De la perfidie du jean
Les vacances s'achèvent, je secoue les serviettes de plages encore pleines de sable, je replie les maillots, les paréos et les robes légères dans la valise et en retire le vêtement qui accompagnera mon retour vers la région parisienne, vers le temps morose et la froidure : mon jean.
L'insolent semble me toiser, et j'entends comme un ricanement :
- même pas rêve !
Je sens un lourd regard sur le tour de mes hanches qui se sont peut être un peu épanouies cet été... Le frais rosé, anchoïade crémeuse, les glaces parfumées, les délicieux légumes de l'été, frits, les plaisirs de la convivialité et peut être aussi quelques churros baignés d' huile recuite et plongés dans la pâte à tartiner, petit plaisir régressif de la plage.
Je ne suis pas du genre à me laisser impressionner par un jean tout de même ! je l'ai saisi, fermement, l'ai enfilé énergiquement, en me tortillant un peu, j'ai retenu ma respiration pour fermer le bouton, même pas peur !
Seulement voilà, même en considérant qu'un jean propre se détend toujours un peu, même avec une ravissante blouse un peu large pour camoufler les bourrelets, je ne me vois pas conduire pendant 700 km dans un tel étau : il faut se rendre à l'évidence, ça va pas être possible !
Bon, une jupette à taille élastique fera bien l'affaire pour l'instant... Quant au reste, légumes bouillis, me voici !