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les chemins bleus
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24 août 2010

les couches lavables

Émission hier sur France Inter, de celles qui me font bouillir "Les couches lavables seraient-elles le symbole d'une défaite du féminisme?" . J'ai plutôt l'impression que l'on devrait mesurer l'impact du féminisme au nombre de femmes victimes de violences, à leur précarité grandissante, aux écarts de salaires...

Mais je regarde d'un air suspect la croissance d'un mouvement écolo (même si j'y adhère souvent, phénomène moutonesque ?) qui met tout de même une pression supplémentaire aux femmes. Il faut travailler (8 heures par jour sur le lieu de travail, au mieux, plus les transports), élever les enfants, veiller à leur devoirs, s'approvisionner en produits bio (30% plus chers), récupérer son panier AMAP, cultiver son potager, éplucher les légumes et cuisiner de délicieux repas aux saveurs oubliées que ces enfants là dégustent avec délices, les allaiter 9 mois, leur mettre des couches lavables (à ajouter aux lessives courantes), faire son pain, ses yaourts, ses confitures, coudre les habits, tricoter les pulls, veiller à sa déco en repeignant des petits meubles de récup, garder du temps pour soi, s'informer, lire un peu, visiter une expo d'art contemporain et déguster des gâteaux maison... J'ai élevé 5 enfants, seule depuis qu'ils ont entre 5 et 12 ans (j'avais peut être un peu chargé la barque) et je me félicite que le niveau d'exigence ait été un peu moins élevé et moins culpabilisant !

Parce que pour tout ça, il faut du temps, et que les journées n'ont que 24 heures... Sauf à rester à la maison, en prenant le risque d'un partage des taches rétrograde (je ramène l'argent/tu repasses mes chemises) puis d'un retour au travail compliqué, les enfants ne restent pas petits si longtemps et les priorités changent.

Les invités posaient la vraie question de "qui met les couches", et plus largement du partage des taches ménagères en évoquant un monde nouveau, où les hommes accompliraient une vraie moitié de ces tâches, seule alternative à cette sorte de retour en arrière. J'ai tout de même l'impression qu'on en est encore loin, que les résistances existent aussi chez les femmes (abandonner la toute puissance ménagère !) . Les hommes modernes ne disent-ils pas "j'aide beaucoup ma femme ?" sont ils vraiment prêts à assumer vraiment leur part ? La sphère familiale, pourtant largement réinvestie est encore bien fragile...

Le mouvement féministe des années 70 nous avaient appris à nous débrouiller sans hommes. Aujourd'hui, le couple, équilibré, est indispensable, et c'est ce nouveau modèle d'égalité homme femme qu'il faudra promouvoir... Utopie dangereuse pour la cause des femmes ou vrai projet de société ?

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Commentaires
M
J'ai aimé ce billet autant que les commentaires. Vous aurez remarqué cependant que ces messieurs "aident"...le mot à lui seul veut tout dire !!! <br /> Quant à moi, je cuisine, je fais mon pain (sans être bio), je tricote et je couds (par envie ...). Accessoirement je vais au boulot aussi.<br /> <br /> PS : les enfants sont grands et gérent leurs petites familles...fille et garçon ont reçu la même éducation et je trouve que mon gars assure très bien. Tout n'est pas perdu : l'éducation donnée à nos fils est garante de la qualité de vie de nos filles.
&
Mais merci pour cette remise en question, ça me conforte dans mes choix, parfois politiquement corrects, parfois pas;)
&
J'ai utilisé les couches lavables, deux ans et j'ai abandonné lorsque j'ai vu que ma fille n'était pas plus vite propre et pour d'autres raisons beurk:)<br /> Je fais mes yahourts<br /> Je ne fais pas mon pain et je suis encore loin de le faire<br /> Je ne touche JAMAIS au ménage sauf si mon homme est parti pour son boulot plus d'une semaine<br /> Je tonds<br /> Je donne rarement le bain des enfants<br /> On fait ce qu'on aime à la maison et puis c'est tout, on ne s'est jamais posé plus de questions que ça, ce sont les autres couples qui nous trouvent bizarre<br /> Allez j'y vais, mon homme prépare les casse-croûtes de demain et je prépare les vêtements;)<br /> Le tout est qu'aucun ne s'assied tant que l'autre à encore à faire et qu'on se repose en même temps et ensemble ?<br /> Ah oui je tricote tout le temps:))
P
d'être à l'aise ses choix?<br /> Rester à la maison et élever les enfant/travailler à mi temps et élever les enfants/travailler à temps plein et élever les enfants?<br /> Faire son pain tous les jours/jamais/bio/pas bio/bio quand ça nous chante ou nous arrange?<br /> tricoter/broder/peindre/ne rien faire?<br /> Pourquoi se sentir coupable si d'autres le font et pas soi? On est tous différents: éducation, mode de vie, moyens financiers.. et personne ne "vaut" mieux que d'autre. Ma belle mère dit souvent: "il y a de la place pour tout le monde sur cette terre" et je crois qu'elle a raison. <br /> Oui certains blogs font sourire tant ils ont l'air parfait, mais il faut savoir "lire entre les lignes" et on se doute bien qu'aucune vie n'est parfaite. <br /> D'ailleurs que l'enfant soit élevé au sein, au biberon, avec des couches jetables, lavables...qu'est ce que cela change? Si elles sont jetables c'est plus de temps consacré à l'enfant, si elles sont lavables ce sont les litres d'eau et de lessive dans l'environnement.. Aucune solution n'est parfaite. Aux mères de choisir selon leurs convictions, et fi donc des remarques ou émissions sujet de conversation!<br /> J'aime le ton de ce blog!
L
Je suis tout à fait d'accord avec toi !<br /> <br /> Aujourd'hui, il faut être une femme parfaite et même à deux c'est parfois tendu quand on travaille. Du coup, c'est un peu angoissant car on se dit qu'avec un enfant, on y arrivera jamais et les hommes ne comprennent pas trop ça. <br /> Cependant, au sujet des blogs, il faut se dire qu'on ne montre que ce que l'on veut bien montrer. il ne faut pas se dévaloriser par rapport à ce qu'on lit chez les autres car c'est entièrement subjectif !
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