Le coiffeur
Il faut reconnaître que cette famille n’est pas très cliente des coiffeurs… pour les plus assidus d’entre nous et dans les moments de frénésie capillaire, trois mois s’espacent largement entre deux visites, voire plusieurs années. Il ne faut pas trop compter sur nous pour soutenir l’économie de ce secteur d’activité. On pourrait se dire qu’avec 4 fils, j’ai investi dans une tondeuse. Pas faux, mais l’outil, passé les quelques années ou les enfants rêvaient de coupes « comme un militaire », reste sagement au fond du tiroir. Il faut aussi avouer que deux d’entre eux arborent désormais une très très longue chevelure dont se plaignent ardemment les tuyauteries.
A ma décharge, j’ai un souvenir d’enfance terrible en Espagne, où, disposant de plus de temps (et profitant de coupes moins onéreuses) notre mère nous emmenait chez les coiffeuses. Je me souviens d’atroces séances de démêlages à plusieurs mains ou il fallait retenir les larmes et les cris. J’avance même qu’elles étaient plus douces avec ma sœur, dotée de longs cheveux magnifiques qui tombaient en anglaises alors que j’étais pourvue d’une tignasse pauvre à la fois fillasse et raide. Elle prétend que non. Peut être que mon peu d’intérêt pour les coiffeurs vient de là ? Allez savoir !
Pour revenir à mon sujet, Ambroise, pourvu d’un couvre chef capillaire enviable a décidé, après mûre réflexion de raccourcir sa toison et de couper ses boucles afin d’avoir moins chaud cet été (et accessoirement, faire des trous pour les yeux). Bien. Mais c’était sans compter sur la folie castratrice de cette profession. Dans ce que j’imagine un ricanement sardonique, la coiffeuse s’est saisie de la tondeuse et s’en est donnée à cœur joie dans l’éradication du moindre cheveu de plus de 3mm ! Il est sorti en se tenant la tête un peu affolé, j’aurai presque eu du mal à le reconnaître si, avec cette coupe, il ne ressemblait pas autant à son frère Benjamin !
Rassuré par ses copains, il a même abandonné l’idée de se couvrir d’un chapeau pour dissimuler la tonte. J’ai pour l’instant un petit coup au cœur à chaque fois que je le croise dans la maison… mais je vais m’y faire et puis les cheveux… ça repousse !
AVANT...
APRÈS...