Fumée blanche
Puisque le moteur de la voiture continue à se prendre pour un signal de fin de conclave et que la pluie freine fortement mes envies de promenade à bicyclette j’ai décidé, de rage, de passer la maison au nettoyeur vapeur en me transformant, moi aussi, en tornade de fumée blanche (non mais !). Et puis, il m’est venue une idée de génie : puisque, lorsque je couds des petites robes d’été, le temps tourne à l’orage, ne devrais-je pas feinter et coudre un pantalon pour déclencher les éclaircies ? Raisonnement implacable !
Je me suis donc attelée au pantalon de Charlotte qui avait brandi, avec comme des sanglots dans la voix une sorte de chiffon de chambray dont elle prétendait qu’il avait été un jour son pantalon favori. J’ai pris mon air détaché… Fais voir ? Facile, je vais te le refaire à l’identique. J’ai sorti pour l’occasion un sublime coupon de coton/lin/élasthanne gris (dégoté pour 3€ les 3m chez Stop tissus), qui a suscité un bel enthousiasme. L’affaire était conclue (ou presque).
Armée de mon ami le Découvit, j’ai démantibulé avec effervescence le dit pantalon, repassé les différentes pièces, les ai reportées sur du papier, découpé les pièces dans le joli coupon… et là j’ai eu un lourd moment de solitude… De ceux que l’on ressent quand on déballé tous les cartons d’un meuble suédois et qu’on ne retrouve pas le mode d’emploi (genre ! dirait Ambroise).
Dans ma jeunesse, j’étais scoute. Un refrain m’est revenu en tête « Ne tourne pas la tête, un scout regarde en avant, dam dam dam » bref j’ai décidé de ne pas me laisser impressionner et de me lancer en commençant au pif par la braguette… (la dernière doit dater des culottes anglaises de Benjamin qui aura 25 ans demain et à l’époque, les pièces étaient numérotées !)
Et comme une femme fait toujours deux choses à la fois, j’ai décidé d’en profiter pour remodeler le galbe de mes mollets. Je m’explique : le tuto d’Hélène sur l’ordinateur à l’étage, la machine sur la table du rez de chaussée et le fer à repasser au sous sol ! Enfantin !
« A vaincre sans péril on triomphe sans gloire… ». La persévérance aura payé : j’ai à peu près maitrisé la technique ! Un certain nombre de pièces semblent avoir trouvé leur place… Demain j’attaque les poches italiennes et j’affronte le flou qui subsiste encore sur le montage des liens coulissants.